Une restriction bien connue depuis le passage exclusif aux WebExtensions dans Firefox 57 est qu’elles ne fonctionnent pas sur le site du dépôt des modules complémentaires de Mozilla, AMO/addons.mozilla.org. La personne ayant installé une extension tente de la tester sur la page d’installation, mais rien ne se passe.
Ce n’est cependant pas le site de Mozilla pour lequel les WebExtensions sont inactives. Le site de l’assistance officielle de Mozilla, SUMO/support.mozilla.org, lui aussi ne permet pas aux extensions de fonctionner. Cela empêche ainsi les volontaires participant à l’assistance aux utilisateurs et utilisatrices de produits Mozilla d’utiliser, par exemple, des extensions de formatage des liens à coller dans les réponses. Côté administration du site, cela empêche les volontaires rédigeant, traduisant ou relisant les articles d’utiliser une extension de correction grammaticale comme Grammalecte pour la langue française.
Toutefois, depuis la version 60 de Firefox, une préférence cachée de Firefox permet de modifier la liste des sites Mozilla affectés par cette restriction.
Mozilla en perte de vitesse face à Chrome joue sa survie avec Firefox Quantum. Bien que devant se battre avec les plus grosses sociétés du monde qui intègrent leur navigateur dans leurs systèmes mobiles, marché où elle est absente, la petite fondation qui défend l’utilisateur est optimiste.
Le 14 novembre sortait Firefox Quantum, une version de rupture technologique. La fondation en charge du projet libre Mozilla compte redresser la barre après des années de déclin face au navigateur de Google.
Le Nouveau Firefox est arrivé : Firefox Quantum (vidéo de Mozilla sur YouTube) 1 min 36
Firefox, sorti en 2004, a réussi à briser le monopole d’Internet Explorer de Microsoft et à relancer la compétition sur le marché des navigateurs web, ces logiciels présents sur tous les terminaux. Google, comme Apple quelques années plus tôt, a investi ce marché fin 2008 avec Chrome qui est vite devenu dominant. Firefox est relégué à 6,1 % de parts du marché mondial.
Parts de marché mondiales des navigateurs web sur toutes les plateformes entre janv. 2009 et déc. 2017
(source : StatCounter)
En plus d’un budget développement et marketing ridiculement inférieur, Mozilla ne peut placer son navigateur auprès du public en l’intégrant comme ses concurrents à ses matériels ou logiciels dominants dans leur secteur.
0,2 % sur mobile
Un autre handicap pour Mozilla est sa quasi-absence du marché du mobile. En 2017, le nombre des recherches mobiles a dépassé celles sur ordinateur et Android, l’OS mobile de Google, est devenu majoritaire devant Windows qui domine toujours le marché des ordinateurs.
Les concurrents de Firefox bénéficient de leur intégration dans les systèmes d’exploitation mobiles : Chrome est donné gratuitement avec Android, Safari d’Apple est intégré aux iPhone/iPad, et Samsung, plus gros vendeur de smartphones et tablettes, y place son navigateur maison.
Des premiers chiffres encourageants, mais…
Mozilla a donc misé son avenir sur une version de rupture qui intègre les premières pierres d’une refonte complète du navigateur pour tirer parti des matériels modernes, sur ordinateur et sur mobiles, avec une nouvelle interface unifiée. Il est déjà plus rapide et plus réactif, y compris comparé à Chrome, tout en consommant moins de mémoire. Et ce n’est qu’un début.
Mozilla devra capitaliser sur ce renouveau technologique. Son positionnement comme le défenseur des utilisateurs, notamment en matière de vie privée, pourrait lui permettre de se différencier pour reconquérir ses utilisateurs et garder les nouveaux. Mozilla devra se démarquer de ses concurrents qui tous, lors de décisions stratégiques pour leur navigateur, ont à prendre en compte de nombreux intérêts étrangers au produit.
Mark Mayo, vice-président de Firefox, le formulait ainsi en novembre :
Nous sommes une fondation à but non lucratif et nous n’avons pas la force de frappe [de nos concurrents], mais c’est aussi notre force : nous n’avons aucun complexe à intégrer un outil de protection anti-tracking dans notre navigateur. Ça ne se serait sûrement pas passé aussi simplement chez les équipes de Chrome.
Nombre de signes (caractères + espaces) de l’article : 3 298 Ne tient pas compte des légendes des contenus multimédias (334)
Image de comment l’article devrait se présenter au cas où les contenus intégrés ne s’afficheraient pas.
MÀJ 30 janv. 2018 : cet article était le cas pratique du MOOC de Rue89 « Écrire pour le Web ». Je l’a décroché avec une note de 95 %. Je ne vais pas faire le modeste : j’en suis très fier.
MÀJ 29 oct. 2019 : si vous avez un bloqueur de pub ou de traqueurs, il est bien possible que vous ne puissiez pas voir les graphiques de StatCounter, firme d’analyse du trafic de site web.