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Mozilla : Personnalisation pour l'utilisateur

Si ce n’était une préoccupation de long haleine de Mozilla, on pourrait facilement croire que son initiative du jour est une réponse à la récente diatribe du président de l’IAB, Randall Rothenberg, contre Mozilla et son programme de blocage centralisé des cookies tiers. Pour lui faire la nique, Mozilla aurait obtenu le soutien de son ancien président qui loue ce nouveau projet de Mozilla de personnalisation du contenu que reçoit l’internaute dans le billet – traduit en premier – du directeur des affaires juridiques de Mozilla, Harvey Anderson. Contrairement à ce que prétend le publicitaire, Mozilla, ce « cocon rempli de techno-libertaires et d’une élite académique », a discuté avec les nombreuses parties prenantes au débat dont des publicitaires.

La situation actuelle, que l’IAB ne veut pas voir changer et qui fait que les sites, les publicitaires et de nombreux intermédiaires vivent de la publicité qui est ciblée grâce au pistage à grande échelle des internautes, n’est pas du goût de Mozilla qui avance des moyens de respecter la volonté de l’utilisateur comme le DNT (Ne pas me pister) dont les discussions sur la standardisation au sein du W3C sont enlisées. Mozilla a décidé de renverser le paradigme en substituant à l’exploitation du pistage transversale de l’internaute une fonctionnalité expérimentale qui permet à ce dernier de communiquer ses sujets d’intérêts sur une base volontariste aux sites Web qu’il choisit, comme l’explique Justin Scott, Manager produit aux Mozilla Labs dans le second billet traduit ici :


UP avec les gens

L’équipe des Mozilla Labs a récemment publié sur une nouvelle initiative de personnalisation pour Firefox, qui s’insère dans l’aspiration de plus grande envergure de « personnalisation dans le respect » que Jay Sullivan a articulé en mai. Nous voulons donner aux individus plus de participation dans leurs interactions avec le Web afin qu’ils puissent plus facilement obtenir ce qu’ils veulent, d’une façon clairement définie. Cette idée fait son chemin chez les principaux éditeurs et commerçants qui voient leur métier comme l’art de fournir à leur public des expériences précieuses, intéressantes et riches en contenu.

Notre but avec l’UP (personnalisation pour l’utilisateur) et les autres innovations dans ce domaine est d’augmenter la qualité de l’expérience utilisateur. Pour y parvenir, les interactions doivent procurer aux consommateurs des options sur combien et quels types de renseignements sont à divulguer afin d’obtenir le contenu et les services les plus pertinents sur le Web. Un exemple récent a été donné par The Guardian qui a donné aux utilisateurs la possibilité de désactiver la couverture du « Royal Baby » sur son site Web. Cela les encourage et leur permet de participer à l’échange de contenu s’inspirant de leurs intérêts personnels.

Nous partons également du principe que rien n’est vraiment « gratuit ». Le bon contenu a un « coût » ; il n’apparaît pas comme par magie. Le coût peut être garantit par des annonces publicitaires ou des abonnements, d’autres modèles innovants ou il pourrait venir sous la forme d’une interaction ou d’un engagement de l’utilisateur. Le mauvais contenu a aussi un coût. Il réduit l’engagement, les CPM et la valeur globale du panier. Des expériences utilisateur médiocres qui manquent de transparence réduisent aussi l’engagement et diminuent la valeur pour toutes les parties prenantes.

Nous voulons que cet écosystème des créateurs de contenu et de fournisseurs de services s’épanouisse à tous les niveaux. Mieux résumé par le gourou du marketing, Jon Bond : « la valeur générée par le ‘net pour les marques et les éditeurs remonte directement à la valeur de l’expérience utilisateur et, en améliorant cela, la puissance économique du Web augmente. »

Le défi est qu’aujourd’hui le compromis pour les utilisateurs est souvent implicite et confus, et peu de gens comprennent vraiment la proposition de valeur derrière le contenu et les services gratuits qu’ils consomment. L’impression qu’il peut y avoir quelque chose de pas tout à fait honnête qui arrive aux données personnelles de l’utilisateur vient du manque de transparence dans le système actuel. Cela risque d’endommager la confiance indispensable entre le consommateur et les éditeurs, les marques et les fournisseurs de services. La véritable monnaie ici est la confiance, pas les CPM, ni les visites ni les clics.

Notre exploration de la personnalisation vise à aider les consommateurs à obtenir le contenu le plus pertinent, au bon moment, d’une manière qui les fait se sentir confortable en intégrant la transparence et le choix.

Pour tester cette proposition, nous avons parlé à un large éventail de parties prenantes, y compris des utilisateurs, éditeurs, marques, fournisseurs de technologies publicitaires, développeurs et défenseurs de la vie privée. Jusqu’à présent, les réponses suggèrent que l’écosystème devrait accueillir une meilleure intention et des signaux d’intérêt combinés avec la participation active de l’utilisateur.

Jean-Paul Schmetz, expert scientifique en chef chez Hubert Burda Media, un grand éditeur allemand, a déclaré que « l’API d’intérêts proposées par Mozilla nous donne un signal clair des intérêts de l’utilisateur d’une manière qui respecte leur vie privée et leurs choix, et nous sommes ravis de la tester sur le réseau de sites Web de Burda ».

Terry Kawaja, créateur du célèbre LUMAscape, a suggéré que « cela pourrait produire un autre écosystème propulsé par les préférences des consommateurs et des choix conscients, par rapport à celui basé sur un pistage invisible dans lequel le consommateur n’a aucun choix conscient. Cela pourrait également rééquilibrer les relations en rendant les signaux d’intérêt et d’intention également accessibles à l’écosystème de distribution numérique dans les mêmes conditions. »

Jim Spanfeller, éditeur de TheDailyMeal.com et de TheActiveTimes.com et ancien président de l’IAB, a déclaré : « À bien des égards cela aidera à faire progresser radicalement l’idée de personnalisation du contenu et de l’expérience d’une manière sûre pour le consommateur, donnant aux utilisateurs finaux une meilleure expérience en facilitant la capacité des fournisseurs de contenu à façonner leurs offres « on-page » en fonction des intérêts des utilisateurs finaux. »

De même, Dan Auerbach, technologue appointé par l’EFF, pense que c’est une avancée bienvenue : « Les projets comme la personnalisation pour l’utilisateur de Mozilla sont un grand pas en avant pour repenser la personnalisation sur le Web d’une manière qui protège la vie privée des utilisateurs. »

Bien que ce soit tout bon sur le plan conceptuel, il reste encore beaucoup à faire. Comme le billet des Labs l’a indiqué, nous sommes actuellement dans une phase expérimentale et il y a beaucoup d’hypothèses qui doivent être testées. Les tests à venir fourniront des idées supplémentaires et, bien sûr, nous feront des ajustements au fil du temps. Dans l’ensemble, nous pensons que c’est une solution prometteuse pour satisfaire les besoins des individus et des éditeurs, d’une manière qui crée une meilleure, plus transparente et plus précieuse expérience Web.


Une proposition de personnalisation pour l’utilisateur pour Firefox

L’un des nombreux avantages du Web est sa capacité à créer une expérience unique et sur mesure pour l’utilisateur individuel. Il est plus attrayant de voir des nouvelles de ses amis et de ses marques préférées en se connectant à un réseau social, plutôt que des nouvelles d’inconnus ou du contenu aléatoire. Lorsque c’est bien fait, la personnalisation sur le Web est une opération gagnant-gagnant : les utilisateurs trouvent plus facilement du contenu pertinent tandis que les éditeurs profitent d’un engagement accru, de moins de rebonds et d’une plus forte fidélité. Mais trop souvent, les utilisateurs échangent sans le savoir leurs renseignements personnels contre cette expérience meilleure.

Récemment, nous avons partagé notre vision selon laquelle la personnalisation doit être traitée avec respect pour l’utilisateur individuel. Nous voulons voir encore plus de personnalisation sur le Web de la part des sites grands et petits, mais d’une façon transparente qui préserve le contrôle de l’utilisateur (NDT : billet traduit dans un long billet de Clochix sur le sujet). L’équipe des Mozilla Labs est axée sur la recherche des moyens de faire progresser le Web et a beaucoup réfléchi à comment le navigateur pourrait jouer un rôle pour faire de la personnalisation de contenu utile une réalité.

L’an dernier, l’équipe de Mozilla Labs Prospector a mené une série d’expériences dans lesquelles un historique de navigation de l’utilisateur a pu être coordonné avec des intérêts dans des catégories telles que la technologie, les sports et la cuisine. L’utilisateur s’engageait dans ces expériences, qui montraient en toute transparence à l’utilisateur ces intérêts perçus pour l’aider à mieux avoir un aperçu de comment il passe du temps en ligne. Mais que se passe-t-il si ces intérêts étaient aussi à la disposition de l’utilisateur pour les partager avec les sites Web qu’il visite pour obtenir une expérience de navigation meilleure et plus personnalisée ?

Dans le cadre de ces expériences, notre équipe des Labs a beaucoup pensé aux façons dans lesquelles les créateurs de contenu et les consommateurs pourraient bénéficier d’intérêts basés sur le Web. Par exemple, disons que Firefox reconnaît dans le navigateur client, sans qu’aucun historique de navigation ne quitte mon ordinateur, que je suis intéressé par les gadgets, les comédies, le hockey et la cuisine. Alors que je navigue sur le Web, je pourrais décider s’il doit partager cet intérêt avec des sites Web spécifiques pour une expérience personnalisée. Ces sites Web pourraient ensuite donner la priorité aux articles sur les derniers gadgets et rendre les scores de hockey plus visibles. Des destinations telles que le Firefox Marketplace pourraient recommander des applications de recettes et de cinéma, même si c’est ma première visite sur ce site. Et, en tant qu’utilisateur, j’aurais un contrôle complet sur ceux de mes intérêts qui seront partagés et avec quels sites Web.

Avec l’aide de chercheurs en étude des utilisateurs, nous avons commencé à tester ce concept avec des participants volontaires pour apprendre comment ils réagissent à l’idée de partager leurs intérêts à leurs propres conditions, afin de voir du contenu personnalisé, et les résultats sont prometteurs. Nous avons également puisé dans un réseau d’éditeurs de contenu Web innovant tels que Hubert Burda Media et Hearst Publications, surtout Popular Mechanics, tout en développant ces idées, et avons entendu d’excellents retours d’expérience et suggestions jusqu’à maintenant, comme mentionné dans notre billet sur le blog de Mozilla.

Nous pensons que ce type d’offres pourrait apporter de la personnalisation transparente et efficace aux utilisateurs partout dans le Web de façons auxquelles nous n’avons même pas encore pensé. Que pensez-vous de la possibilité de partager vos intérêts pour une expérience personnalisée ? Quels sont les types de sites Web que vous aimeriez voir adopter cette technologie ? Nous sommes très intéressés par votre avis sur la question, veuillez donc nous en informer dans le groupe de discussion Labs.


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