Pour les anglophones, un intéressant article de The Economist sur les démêlés anti-trust de Microsoft principalement en Europe, puisque la juge américaine en charge de l'application de l'accord à l'amiable avec le gouvernement Bush (la petite tape sur la main) s'est déclarée satisfaite de la façon dont Microsoft l'appliquait. Les pratiques illégales reconnues par la justice américaine continuent de plus belle et rien n'a réellement changé entre le propriétaire du monopolistique Windows et les entreprises proposant des produits concurrents aux applications qui y sont intégrées. La lenteur de la régulation européenne pourrait laisser le temps à Microsoft de dépecer, après Netscape et RealNetworks, sa prochaine victime : Google.

Le moteur de recherche américain traite actuellement 80 % des recherches sur Internet et a gagné un milliard de dollars l'an dernier. « La puissance de Google en fait justement le type d'entreprises que Microsoft essaie typiquement d'écrabouiller. » Le 26 janvier, Microsoft a lancé une version bêta d'une barre d'outils pour Internet Explorer à l'image de la très populaire Google Toolbar.

« Au commencement, la barre d'outils MSN est un téléchargement facultatif libre, tout comme le navigateur Web et le lecteur de médias de Microsoft l'on été par le passé. La prochaine étape, inévitablement, sera d'intégrer de telles fonctions de recherche dans Windows, en raison du fait qu'elle constitue une technologie fondamentale qui devrait faire partie du système d'exploitation. Dans son discours-programme au dernier Comdex de novembre à Las Vegas, M. Gates a fait la démonstration d'une technologie prototype appelée le « Stuff I've Seen » qui fait justement cela. Il permet aux utilisateurs d'ordinateur de rechercher des mots spécifiques au contexte dans les courriels et les pages Web récemment visitées, aussi bien que dans des documents présents sur leurs ordinateurs.

En d'autres termes, Microsoft se prépare à utiliser sa domination dans les navigateurs Web et les systèmes d'exploitation pour se favoriser soi-même dans encore un autre marché séparé – les moteurs de recherche cette fois – aux dépends des concurrents. »

Les mesures prises par les régulateurs et la menace de Linux, notamment avec son adoption par les gouvernements, suffiront-elles à éviter que dans quelques années se reproduisent les accusations de concurrents autrefois dominants mais laminé par la puissance de Microsoft, les dénégation de ce dernier testant encore la pugnacité des régulateurs empêtrés dans les procédures judiciaires dilatoires. Pour approfondir le sujet, consultez Sir Bill and his dragons—past, present and future, de l'édition papier de The Economist du 29 janvier 2004.